DISTRIBUTION

La performance Quatre Îles, Un Archipel est le second volet du diptyque qu’elle compose avec Léviathan (2021). Elle postule à nouveau la nécessité de sortir du plateau de théâtre, de son dispositif architectural, formel, pour faire théâtre de la nature. Et faire de la nature un lieu de théâtre. Nous cherchons encore à mettre en avant la pratique des spectateurs qui viennent prendre part à cette expérience où nous voulons réunir l’observation du réel et le jeu de la dialectique théâtrale.
Est ce que l’on peut considérer la solitude, disons l’esseulement, en société comme un naufrage de la vie collective ? Il semble que l’échange digital des informations et des états émotionnels se passe du collectif, et cette tendance s’est accélérée lors des derniers confinements. La zone grise entre l’individu, la société et la société digitale est pour nous un lieu d‘émotion, de peur, d’amour, de rêve, de fantôme, de lutte et de désir. C’est à travers les figures littéraires de grands solitaires que nous voulons construire notre dramaturgie. Celles de Robinson Crusoé chez Defoe, Bartleby chez Melville, et aussi celle plus polémique de Richard 3. Nous puisons aussi dans les récits biographiques d’Emily Dickinson, de l’explorateur Rober Scott. Et la référence à la grotte de Platon sera un fil souterrain ténu qui traversera notre travail. Notre envie est d’interroger nos solitudes, notre rapport au commun et au pouvoir.
Nous tenir à l’endroit de la complexité, déployer les points de vue et enrichir la perception de l’expérience que nous proposons.