Comment entrer en mouvement quand il n’y a pas d’horizon ?
Gardant intacte la force du bouleversant Voyage d’hiver de Franz Schubert et Wilhelm Müller, le Collectif Meute et l’Ensemble Pompéi nous livrent la pulsation entêtante de ceux qui tournent en rond. Une composition collaborative confrontant cette œuvre-phare du romantisme allemand avec les musiques actuelles électroniques et improvisées. Un récit collectif construit avec des personnes privées de leur liberté de mouvement en centres carcéraux et en hôpitaux psychiatriques en France, Belgique et Angleterre pour enrichir une réflexion sur les murs, réels ou figurés, qui nous enserrent.
Il émerge de ce parcours de deux ans une réécriture radicale : un livret pétri d’histoires contemporaines et une musique électro-acoustique racontant un enfermement tant intime que sociétal. Le Collectif Meute nous livre une nouvelle performance à l’image de ses principes fondateurs : « des dispositifs de co-création pluridisciplinaires et participatifs pour expérimenter l’œuvre comme un espace d’expression personnelle et collective. » Dans quels espaces, ouverts ou confinés, inscrivons-nous nos corps et nos histoires ?
C’est la question que déploie ce spectacle atypique, où les styles et les époques dialoguent, où la musique spatialisée répond à un paysage insaisissable, pour mieux faire résonner les voix de celles et ceux dont l’espace s’est radicalement réduit, presque jusqu’à l’effacement.